Photoshop : Death Stranding

Recréer l'Amérique post-apocalyptique de Kojima

PREMIERS PAS

Voici le premier montage photo du cosplay de Death Stranding que j’ai partagé sur mes réseaux sociaux, quelques jours après être rentrée d’Islande.

Le costume avait été finalisé en catastrophe à l’hôtel quelques jours auparavant, alors que nous essuyions une violente tempête de vent qui immobilisait la moitié sud du pays. Le sac à dos était encore en pièces détachées à la maison. L’Odradek était lui aussi resté sagement plié au chaud, car les places étaient chères dans la soute de notre vol low-cost…

Et pourtant, sur cette photo, tout est bien là. Si vous regardez bien, vous pourrez même apercevoir une tyrolienne au loin.

C’est dans ces moments-là que l’édition de photos me sauve la vie.

En rentrant de voyage, j’ai pu finir de construire le sac, et participer à la Paris Games Week avec le costume complet, Odradek compris. Les photos prises pendant la convention m’ont ensuite permis d’ajouter la touche finale aux clichés islandais.

Ces cargos empilés sur le dos de Sam vous semblent familiers ? Je n’ai hélas pas trouvé de solution pour les recréer de manière assez solide et pliable pour voyager. Le poids est aussi une contrainte qui revient avec chaque costume, après une opération du dos. J’ai donc emprunté à Sam son chargement, le temps de compléter ma mission.

MAB PORTER BRIDGES - AVANT / APRÈS

DONNER VIE AUX ÉCHOUÉS GRÂCE AU MONTAGE PHOTO

Nous avons une chance incroyable aujourd’hui : d’une part, les jeux vidéo ont atteint un réalisme et une résolution tels qu’on pourrait presque les penser réels, et d’autre part, ce réalisme a fait naître un nouveau hobby, la photographie virtuelle.

Le mode photo, qui permet de capturer des scènes de jeu à l’aide d’une caméra plus ou moins libre, est un must pour les jeux next-gen quel que soit leur genre. C’est aussi une aide très précieuse pour les cosplayeurs, puisqu’il est devenu possible de voir les costumes à 360 degrés.

Ajoutez à cela des textures toujours plus fines et réalistes, et vous obtenez une Mabeobja ravie de ne pas devoir réellement transporter des colis sur son petit dos fragilisé par une opération lourde en 2017.

C’est aussi grâce à ces deux évolutions que j’ai pu recréer une scène classique de Death Stranding : l’attaque des Échoués sous cette pluie battante qui vieillit tout ce qu’elle touche, le « Timefall ».

L’une des plus grosses contraintes d’une séance photo en cosplay à l’étranger est la place. Il faut voyager avec tout le matériel nécessaire : costume accompagné d’accessoires parfois volumineux et appareil photo avec objectifs encombrent vite la valise. Pas toujours facile de tout transporter à l’autre bout du monde, surtout quand le budget est serré.

L’autre difficulté majeure, c’est la nature elle même, particulièrement en Islande. L’île est régulièrement balayée par des vents de plus de 150 km/heure, il y fait rarement chaud au sens français du terme, et Dame Nature fait régulièrement des siennes. Lors de notre séjour, une grosse tempête de vent a frappé le sud du pays, balayant tout sur son passage – y compris mon pauvre BB et ma capuche avec son mécanisme, qui ne tenait pas en place. C’est comme ça, la nature dicte les lois et nous devons nous adapter !

En l’occurrence, parfois avec l’aide de Photoshop.

Ainsi, c’est en mêlant à ma photo éditée d’autres clichés sur lesquels la capuche était parvenue à rester à sa place que j’ai pu recréer une scène de « Timefall » convaincante. C’est d’ailleurs pour avoir un large choix lors de l’édition que l’on prend toujours énormément de photos pendant les séances à l’extérieur… Surtout lorsqu’on a les cheveux longs.

LE TERRITOIRE DES ÉCHOUÉS - AVANT / APRÈS

UNE TRAVERSÉE FICTIVE

En voyant la photo ci-dessus, vous vous dites peut-être « Ouah, Mab, tu as dû finir trempée pour aller récupérer ton colis »… Ou alors, vous avez compris le but de cette section Photoshop, et vous savez qu’il est aussi fictif que l’arc-en-ciel inversé.

Mais là où je vous surprendrai peut-être, c’est en vous apprenant que je n’étais pas non plus présente sur la photo d’origine. (Les puristes me diront que cela se voit à l’éclairage. Et oui, après tout je ne suis qu’amatrice, la maîtrise des logiciels de retouche numérique n’est pas mon métier !)

En réalité, j’étais tranquillement en train de faire du tir à la corde non loin de mon hôtel, sous le regard perplexe des rares visiteurs. J’ai demandé à mon mari de prendre quelques photos sous différents angles, car la corde est un instrument clé dans Death Stranding.

À ce stade de notre voyage, nous avions déjà rencontré bon nombre de rivières me suppliant de les inclure dans un montage futur, et une idée commençait à germer dans mon esprit.

En rentrant, il m’a fallu quelques mois avant de réussir à rapprocher de manière suffisamment convaincante les deux photos utilisées. En effet, pour que mes compétences me permettent de réaliser un montage crédible, il me fallait un éclairage similaire, un angle à peu près cohérent, et la possibilité de récupérer des ressources en jeu de qualité suffisante pour ne pas trancher avec le décor réel.

Après quelques dizaines d’heures à ajuster les divers éléments et à chercher des images d’arcs-en-ciel dont l’ordre des couleurs correspondait à celui du jeu, j’ai obtenu un résultat satisfaisant. Si vous ouvrez bien l’œil, vous verrez même qu’un cristal chiral s’est glissé dans l’image finale…

SIMPLICITÉ TROMPEUSE

Tous les montages que je réalise ne sont pas forcément très impressionnants techniquement. Celui-ci, par exemple, m’a demandé de nombreuses heures de retouche pour des détails que peu de gens ont remarqués, car à l’inverse des Échoués et autres cristaux, ils sont plutôt naturels.

Je souhaitais tenter de colorer le costume dans une teinte bleue proche de celle du vêtement porté par Sam, et changer la pose de mon visage pour donner l’impression que je regarde le coucher du soleil avec Lou.
J’ai donc superposé deux images différentes, et modifié la couleur du costume à l’aide de plusieurs techniques et bidouillages, l’outil de remplacement de la couleur étant quelque peu capricieux.

J’aime m’attaquer à des défis plus simples et plus discrets comme celui-ci, parce qu’on ne sait pas forcément quelles difficultés on va rencontrer. Du coup, on finit toujours par en retirer quelque chose d’un point de vue technique. L’effet de surprise quand j’annonce qu’il s’agit d’un montage est aussi doublement amusant, puisqu’en apparence, à moins de s’y connaître, il s’agit juste d’une photo comme une autre.