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Impression 3D - le choix de notre équipement

Sam Porter Bridges, mon mari et notre petite Creality Ender 3 S1

Tout commence avec Sam Porter...

Nous sommes début 2022, mon mari me suggère de jouer à Death Stranding, un jeu qu’il a adoré. J’avais de bon souvenirs de Metal Gear Solid, aussi créé sous la houlette de Hideo Kojima, et je tente donc l’expérience… Et là, c’est le coup de foudre. Et avec moi, qui dit coup de foudre vidéoludique dit cosplay.

Je me renseigne donc un peu, commence à faire la liste des choses essentielles, à fureter sur le web. Et je m’aperçois rapidement qu’il serait trop coûteux de tout acheter, et trop compliqué de fabriquer certaines choses en mousse.
Je parle de mon projet à mon mari, qui s’intéresse depuis quelques temps déjà à l’impression 3D. Je lui montre le prix des pièces déjà imprimées du costume de Sam Porter sur des plateformes comme Etsy. Évidemment, cela revient beaucoup plus cher que d’imprimer chez soi. Et puis, ce ne sont jamais des répliques tout à fait exactes des objets en jeu, et ça, mon mari, ça ne lui plaît pas.

Il décide donc de se renseigner. Pour ma part, j’ai des amis qui possèdent des imprimantes Creality et Prusa, et qui m’orientent déjà vers notre futur modèle, la gamme Ender 3 de Creality.

Dans la vie, il faut faire des choix

Le choix de la technique d’impression, pour commencer.
La résine, le FDM (pour Fused Deposition Modeling, l’impression par couches de filament) ? Mes amis cosplayeurs possédant une imprimante sont plutôt unanimes : la résine étant très toxique, le FDM est nettement moins contraignant. Et quand on vit dans un appartement parisien sans pièce dédiée à la 3D, c’est un facteur important.

Ensuite, le choix de la gamme de produits, et donc du prix.
Au moment de notre achat, l’impression 3D « personnelle » commence à faire une belle percée, notamment grâce à des innovations qui permettent aux amateurs de s’y mettre plus facilement : auto-nivellement, reprise de l’impression en cas de coupure de courant, modèles plus fiables et nécessitant moins de bidouillage… La gamme de prix s’élargit aussi, et cela nous arrange, car notre budget est un peu serré : environ 400 €.

Se pose enfin la question du fabricant.
Les 3 grands noms dont j’ai entendu parler à ce moment sont Prusa, l’un des tout premiers acteurs de l’impression 3D personnelle, Creality et Anycubic. On commence à entendre parler de BambuLab, mais je ne ferai leur connaissance qu’à la sortie de leur modèle A1, en 2023.

L'imprimante 3D Ender 3 S1 dans son boîtier de tables Ikea, avec son écran tactile ajouté par mon mari
Une photo promotionnelle de l'imprimante Vyper d'Anycubic
Une photo promotionnelle de l'imprimante 3D Prusa MKS3+
Une photo de promotion de l'imprimante 3D Ender 3 S1 de Creality

Anycubic Vyper

Avec une surface d’impression de 245x245x260 mm et un prix de lancement similaire à celui de la Ender 3 S1 (409 €), la Vyper est un concurrent direct du modèle de Creality.
 
Également dotée d’une fonction de nivellement automatique, elle imprime à une vitesse de 180 mm/s avec une température maximale du plateau à 110°C et de la buse à 260°C, ce qui la place légèrement au-dessus de la Ender 3 S1 en termes de performances, et permet d’imprimer avec des matériaux techniques.
 
C’est une imprimante qui se veut adaptée aux débutants, ce qui confirme la presse spécialisée. Son plus grand défaut est une difficulté à imprimer dans le vide, ce qui représentera un défi récurrent sur mes pièces de cosplay.
 
⭐ 4,2/5 sur Amazon
⭐ 8,9/10 sur LesImprimantes3D.fr

Prusa i3 MK3S+

Son volume d’impression de 250x210x210 est un peu plus petit que celui des autres modèles, mais à une vitesse de 200mm/s, elle est à l’époque efficace, et jugée plus fiable par les communautés qu’une Ender. Le prix est cependant rédhibitoire : 849 € en kit au lancement.

La MKS3+ est une machine technique : elle aussi dotée du nivellement automatique, sa buse monte à 300°C et son plateau à 160°C, ce qui la rend capable d’imprimer avec une large gamme de filaments plus exigeants. Un boîtier est d’ailleurs proposé séparément à ces fins.
 
Opens source par essence, c’est un produit évolutif et modifiable. Par exemple, elle peut, par l’ajout d’un kit vendu par Prusa, imprimer avec 5 filaments différents en simultané.
 
 
⭐ 4/5 sur Amazon
⭐ 3,6/5 sur LesImprimantes3D.fr
Meilleure imprimante 3D à moins de 1000 € selon All3DP (2019)

Creality Ender 3 S1

Sa surface d’impression de 220x220x270 mm et sa vitesse de 150mm/s n’en font pas l’imprimante FDM la plus performante, mais son prix de lancement de 449 € est un atout.

Ce modèle est le premier de la gamme à avoir été équipé du nivellement automatique et d’un extrudeur de type « direct drive ».
Il imprime à une température de buse de 300°C et de plateau de 110°C.
 
Elle aussi très évolutive, on peut par exemple en modifier l’écran pour un modèle tactile plus large et associé à un Raspberry Pi, afin de paramétrer les impressions directement sur l’imprimante.
 
C’est, à l’époque de sa sortie, l’un des meilleurs modèles disponibles à moins de 500 euros selon de nombreux sites spécialisés.
 
⭐ 4/5 sur Amazon
Meilleure imprimante 3D de moins de 500 € selon All3DP (2022)

L'évolution des imprimantes 3D grand public

Aujourd’hui, les imprimantes 3D FDM ont bien évolué : l’auto-nivellement est plus précis, la prise en main plus rapide pour les novices. Mais surtout, on a beaucoup gagné en rapidité d’impression, avec des machines capables d’imprimer un Benchy, ce petit bateau qui sert à vérifier la calibration, en quelques minutes seulement.

Les imprimantes modernes sont aussi mieux équipées pour détecter les erreurs : l’utilisation d’une caméra embarquée et d’outils algorithmiques pour détecter les spaghettis, et la détection de la surchauffe des composants sont autant de nouveautés bienvenues.

Une autre nouveauté très utile, notamment pour la création d’accessoires de cosplay, est la possibilité d’imprimer simultanément en plusieurs couleurs. Cela se faisait déjà grâce à des extensions à installer soi-même sur certains modèles (dont la Prusa MKS3+ dont il est question plus haut).

Il est à présent possible d’acheter des imprimantes capables de gérer plusieurs filaments de manière native, et avec précision. Certains modèles d’Anycubic sont proposés en promotion à moins de 400 euros, tandis que BambuLab est même passé sous la barre des 300 euros avec son modèle A1 Mini (en faisant toutefois une concession sur la taille de la surface d’impression).

Avec du recul...

Deux ans d’impression, deux costumes complets et une multitude de vases plus tard, que penser de cet investissement ?

Mon mari est plutôt satisfait de notre petite Ender 3 S1. Les débuts ont été un peu difficiles, la calibration d’une imprimante FDM étant un art délicat, et l’auto-nivellement une solution alors imparfaite. Mais après avoir modifié, et surtout dompté la bête, il faut reconnaître que la qualité d’impression est remarquable.

Bien sûr, il a souvent fallu apprendre par l’erreur (voir par exemple nos itérations des capteurs biométriques de mon cosplay de Fallout 4), et parfois, l’erreur ne tient qu’au mauvais choix de filament. Mais c’est devenu pour mon mari un passe-temps amusant, et pour notre couple un vrai défi de conception avec chaque nouvelle idée.

Aujourd’hui, je crois que nous privilégierions une machine plus rapide, pour éviter de devoir imprimer certaines pièces pendant 29 heures. Nous aimerions investir dans une Prusa pour le côté open source et Européen, mais les prix restent assez prohibitifs : 819 € pour la MKS4.

Mais en attendant, notre petite Ender 3 S1 fait bien son taf, et devrait prochainement connaître de nouvelles aventures… Dont je ne manquerai pas de vous tenir au courant ici.

Le corps du fusil laser AER 12 de mon costume de Fallout 4 fraîchement imprimé en 3D
29 heures d'impression pour la partie verte de cet AER 12 de Fallout 4
Ma lame de Léonidas imprimée en 3D, posée sur la partie supérieure de la robe du symposium de Périclès
La lame de Léonidas telle qu'on la voit au début d'Assassin's Creed Odyssey