PHOTOSHOP : THE DIVISION
UN AGENT EN COSPLAY SUR LE TERRAIN
Brooklyn, un matin de décembre 2018. Je suis (partiellement) en costume au milieu des touristes. À ma grande satisfaction, personne ne fait attention à moi. À mon grand désarroi, ils sont très nombreux à venir voir le pont de Manhattan depuis cette rue emblématique.
C’est toujours ainsi, quand on voyage. On a tous vu ces publications sur Instagram intitulées « Les attentes / la réalité ». Mais quand on cherche à recréer l’ambiance d’un jeu post-apocalyptique dans lequel peu de gens ont survécu, cela complique bien les choses.
J’ai tenté des petits montages par le passé, mais c’est ainsi que je commence à utiliser sérieusement les outils de photomontage. Pour effacer les touristes de mes photos.
Je débute sur un petit logiciel gratuit, PaintDOTNet. Et si au départ, il s’agit juste d’effacer des éléments assez petits, je m’aperçois rapidement que le montage photo me permet de résoudre un autre problème.
Le cosplay dans la rue n’est pas quelque chose qui choque réellement aux États-Unis, où les conventions sont nombreuses. En revanche, un costume d’agent de la SHD n’est pas aussi passe-partout que celui d’un super-héro. Cela impose une certaine prudence, surtout dans un pays où les armes à feu sont en vente libre. Pas de répliques, même en plastique, évidemment. Pas de veste tactique non plus, même fictive.
Je déambule donc dans les rues de Brooklyn avec mon petit ISAC et mon module d’impulsion accrochés à mon sac, ma montre et mes vêtements passe-partout. De temps en temps, j’enfile même les genouillères. Le reste viendra peu à peu s’ajouter aux photos à mesure que mes compétences en montage s’affineront…
Mais pour commencer, j’efface des touristes.
MANHATTAN BRIDGE, AVANT / APRÈS
REPRODUIRE L'INTERFACE DE THE DIVISION
Alors que je me promène dans DUMBO en 2018, une nouvelle idée me vient en tête pour gagner en immersion. Et si je pouvais recréer l’interface du jeu ?
Je prends donc la pose au milieu des passants perplexes, m’imaginant affronter les émeutiers qui ont envahi Brooklyn au tout début du jeu. Une fois rentrée, il me faudra un passage à Photoshop et deux ans d’apprentissage avant de pouvoir donner vie à mon idée.
Mieux, cette fois-ci en plus de faire disparaître les touristes, je vais m’apercevoir que les textures du jeu sont suffisamment correctes pour être intégrées à la photo. Et je m’en donne à cœur joie : le café local devient un Kerman’s, j’insère quelques ennemis, l’interface complète du jeu… On s’y croirait.
SI TU NE PEUX PAS ALLER DANS LA DARK ZONE, FAIS VENIR LA DARK ZONE CHEZ TOI
Ne pas être à New York ne veut pas dire ne pas créer de nouvelles photos. D’autres paysages peuvent parfois prendre des allures de Dark Zone, dans des circonstances exceptionnelles.
C’est le cas de cette petite rue de la ville de Tachikawa au Japon, où j’ai vécu quelques années. Début 2018, à la sortie de mon opération du dos et alors que je peine encore à marcher, une tempête de neige s’abat sur la région de Tokyo. Je décide de profiter du moment pour aller prendre quelques clichés ici et là.
Quelques années plus tard, je me dis qu’une touche de Photoshop rendrait cette photo encore plus immersive. Je retourne donc en jeu armée de mon mode photo, priant pour ne pas être attaquée dans les zones de joueur contre joueur…
Capturer le jeu sous le bon angle, avec un éclairage le plus proche possible de la photo réelle n’est pas simple. Respecter la perspective de la photo une fois les différents éléments placés, encore moins. Mais le résultat final me plaît.
DANS LA DARK ZONE, AVANT / APRÈS
Chaque Noël, c’est la même ritournelle : nous sommes inondés de comédies romantiques américaines. C’est sans doute ce qui m’a inspirée lorsque j’ai décidé de pousser mon Photoshop Game encore un peu plus loin, en créant un montage de toutes pièces. Et quoi de plus romantique qu’une histoire d’amour entre un agent de la SHD et un Chasseur ?
Pour donner vie à cette idée, j’ai pu compter sur le soutien du Chasseur le plus célèbre de la communauté de The Division, le cosplayeur SplinterShields. Un océan nous sépare, mais le jeu d’Ubisoft nous a réunis plus d’une fois. Pour cette réunion d’un nouveau genre, je lui ai demandé de se prendre en photo en costume et sur fond neutre, avec un éclairage défini. Dans le même temps, je réalisais une photo similaire dans mon salon, en costume d’agent, montre à la main.
Le décor de notre rendez-vous romantique se devait d’être grandiose. Quoi de plus new-yorkais qu’une vue sur la skyline de Manhattan de nuit depuis Brooklyn ? Et cela tombait bien, nous avions pris de très belles photos en décembre 2018.
Le seul petit bémol ? Cette zone n’est pas tellement décorée à Noël. Il a donc fallu faire appel au talent d’Ubisoft, et… Oui, encore une fois, emprunter quelques objets au jeu. Quelques jeux d’éclairage, des ombres ajoutées (un peu maladroitement à l’époque, il est vrai), et la magie opérait. Un certain nombre de lumières ont été éteintes sur l’île de Manhattan, car The Division reste un jeu post-apocalyptique. Mais j’ai voulu cette photo légère, et n’ai pas édité la Freedom Tower. C’est après tout la lueur d’espoir de New York, intacte même dans l’univers du second jeu.
APPARENCES TROMPEUSES
Je n’ai eu la chance de voir la neige tomber sur New York que très brièvement, le premier soir de mon premier voyage. Et pourtant, c’est l’un des éléments emblématique de The Division, plébiscité par toute la communauté à chaque annonce d’un nouveau jeu.
Contrairement à ma première expérience, dans laquelle j’ajoutais la neige à une photo, j’ai cette fois-ci pris le problème dans l’autre sens. Une photo de New York enneigée, une autre de moi dans mon salon, quelques éléments du jeu pour illuminer la scène, et voila.
Ce montage a représenté un travail conséquent sur l’éclairage. La photo de moi a été prise dans un appartement en hiver, avec peu de lumière. Pas vraiment l’idéal pour un montage.
Avant d’emprunter au jeu ses guirlandes de Noël, j’ai envisagé de les recréer sur Blender, ou d’en extraire d’autres photos. Mais trouver le bon angle de prise de vue s’est avéré difficile. Et au final, je n’avais pas la motivation d’étudier Blender.